Pour des soins de santé accessibles et soucieux de notre autonomie

Dans les moments où la santé vacille, la dignité doit rester intacte. Le droit à la santé ne se résume pas à l’accès à des soins techniques: il incarne un engagement fondamental envers l’égalité, l’autonomie et la liberté des individus. Le Centre d’Action Laïque porte une vision profondément humaniste: celle d’un système de soins affranchi de toute logique marchande et influence religieuse. Un système où chaque patient est autonome dans son parcours de soins, accompagné dans ses choix et, bien entendu, soigné avec rigueur et humanité.

Le droit à la santé: un fondamental!

La santé est un élément essentiel de la vie et du bien-être humain. Être en bonne santé garantit à tout individu de vivre en toute liberté. Le droit à la santé est d’ailleurs reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Nonobstant, pour que la santé soit un droit réel, elle doit s’incarner dans des politiques publiques équitables. Il ne suffit pas que les soins de qualité existent: encore faut-il qu’ils soient accessibles à toutes et tous, sans discrimination ni entrave.

Le Centre d’Action Laïque défend:

  • La qualité des soins pour toutes et tous via un financement public, pérenneà hauteur des enjeux actuels et futurs
  • Une sécurité sociale universelle et solidaire.
  • La lutte contre les inégalités de santé, qu’elles soient économiques, territoriales ou culturelles.

La nécessité de la neutralité dans les soins

Dans un système pluraliste, la neutralité des services publics est une condition de l’égalité de traitement et du respect des convictions de chacun. Or, dans de nombreux établissements, surtout ceux liés à des réseaux confessionnels, des actes médicaux (par exemple, l’avortement et l’euthanasie), sont parfois refusés pour des raisons de convictions religieuses. Cela entrave le libre choix du patient et entretient un climat de paternalisme et de culpabilisation, alors que le patient se trouve en état de vulnérabilité. 

Le prosélytisme religieux en milieu de soin, bien que peu documenté, existe. Il peut prendre la forme d’un discours intrusif, de l’imposition de choix médicaux déterminés par les convictions religieuses du professionnel, l’entrave d’accès à l’accompagnement laïque.

Avec le Service Laïque d’aide aux Personnes (SLP), le CAL a conduit une enquête inédite et organisé une matinée d’étude à Namur1. Objectif: briser le silence, recueillir les témoignages, poser les bases d’une véritable neutralité dans les soins.

L’accompagnement laïque: un droit à faire valoir

Dans cet écosystème, l’accompagnement laïque est une nécessité qui répond à une exigence éthique: il offre un cadre d’écoute et de soutien débarrassé de tous dogmes et prescrits religieux. Il se veut respectueux de l’autonomie et des convictions de chacun ainsi que des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité.

Pour garantir la qualité du service laïque d’aide aux personnes, le Centre d’Action Laïque demande avec force:

  • Un accès garanti à cet accompagnement dans tous les services de santé de soins,
  • Une présence visible et reconnue, équivalente à celle des autres services d’accompagnement moral et religieux. 
  • Des ressources adéquates pour répondre à la demande croissante.

L’autonomie du patient: un principe à protéger

Être soigné, ce n’est pas simplement recevoir des traitements. C’est pouvoir choisir, comprendre, refuser. La loi du 22 août 2002, telle que modifiée par la loi du 6 février 20242, établi que chaque patient belge dispose de droits clairs:

  • Le droit à des prestations de soins de qualité, dans le respect de sa dignité, de son autonomie, sans la moindre discrimination et tenant compte de ses objectifs et valeurs. Le cas échéant, le professionnel des soins de santé organise à cet effet la planification anticipée des soins.
  • Le libre choix du professionnel de soins.
  • Le droit à l’information claire et complète sur son état de santé et son évolution. Le professionnel des soins de santé prévoit à cet effet le temps suffisant et invite le patient à poser des questions.
  • Le consentement libre et éclairé.
  • Le refus d’une intervention et le retrait du consentement. 
  • Le droit d’enregistrer sa volonté concernant une intervention déterminée pour un moment où il n’est plus capable d’exercer ses droits en tant que patient, dans une déclaration anticipée. Celle-ci peut être établie par voie électronique.
  • Le droit de désigner un représentant qui agit en son nom lorsque le patient n’est pas capable d’exercer ses droits.
  • Le droit à désigner une personne de confiance qui l’aide et le soutient lorsque le patient est encore capable d’exercer ses droits
  • Le droit à la consultation du dossier médical et à l’obtention d’une copie par voie papier ou électronique, selon le souhait du patient.
  • Le recours à la planification anticipée des soins.
  • Le respect de la vie privée et la protection des données personnelles. 
  • Le droit de déposer plainte auprès du service de médiation compétent.

Ces droits rappellent que la relation de soin n’est pas une relation de pouvoir, mais un partenariat entre les soignants et les patients. 

Soigner, c’est aussi défendre l’humanisme

Notre rapport à la santé révèle notre conception de l’humain. Garantir la qualité et l’accessibilité des soins, respecter les droits du patient, garantir l’autonomie, préserver la neutralité et offrir un accompagnement laïque accessible: voilà les conditions d’un système de soins digne d’une société libre et solidaire.

Le combat du CAL est d’abord un combat pour la liberté et l’égalité en droits de toutes et tous. Y compris et surtout quand la vie se fait plus fragile.

  1. L’impensé du prosélytisme dans les soins de santé, 6/12/2023 ↩︎
  2. Loi « Droits du patient », https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/brochure_droits_des_patients_16-01-2025.pdf ↩︎