La laïcité est un principe universel, garant des libertés individuelles et d’une coexistence pacifique des opinions philosophiques et convictions religieuses. Elle n’est donc pas opposée à la religion, mais vise à garantir la liberté de pensée, de conscience et de religion pour toutes et tous. La liberté de croire, de ne pas croire et de changer de conviction est un droit fondamental.
Les fondamentalismes contre les droits humains
Les fondamentalismes religieux, en voulant imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société, s’opposent à l’égalité et aux droits humains. Selon eux, les lois doivent être conformes à leurs principes religieux. Ils sont donc porteurs d’un projet théocratique qui nie les libertés, l’égalité, et la capacité humaine à s’émanciper des déterminismes et des identités figées.
Ces lobbies religieux fondamentalistes sont distincts des institutions religieuses en tant que telles, ou des organes de cultes reconnus par l’État… Ils ont cependant des liens avec les éléments les plus conservateurs et traditionnalistes des religions dont ils se réclament.
La laïcité, définie comme le principe humaniste qui fonde le régime des libertés et des droits humains sur l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse1, s’oppose logiquement à ces prétentions. En outre, la laïcité a pour principe essentiel l’émancipation des citoyens par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen, ouvertement contestés par les fondamentalistes de toutes obédiences.
Le Centre d’Action Laïque lutte contre ces mouvements qui remettent en cause les fondements d’une société libre et laïque, comme:
- la possibilité de l’émancipation individuelle et collective,
- le droit des femmes à disposer de leur corps,
- une éducation inclusive, basée sur la science et l’émancipation (voir nos pages consacrées à l’EVRAS ou au cours de philosophie et citoyenneté),
- l’égalité des droits des personnes LGBTQIA+
- le droit au blasphème et à la liberté de conscience…
Des mouvements présents en Belgique…
En Belgique, les fondamentalistes chrétiens et musulmans sont actifs. Ces dernières années, ils s’en sont pris à l’EVRAS dans les écoles, en lien avec des personnalités complotistes et marquées à l’extrême droite. Des organisations fondamentalistes chrétiennes mènent aussi une offensive contre la loi sur l’euthanasie en multipliant les recours en justice.
…et structurés de manière globale
Les mouvements fondamentalistes chrétiens sont structurés au niveau mondial en réseaux d’organisations, qui ont souvent leur siège aux États-Unis et des succursales en Europe. Ces organisations sont également actives en Afrique, dans le sous-continent américain et en Asie. Ces organisations sont soutenues par le pouvoir politique de plusieurs États, réalisant une alliance entre fondamentalisme chrétien et extrême droite, dans le but de déstabiliser et affaiblir les démocraties. Les mouvements fondamentalistes islamistes sont également organisés de manière transnationale, et sont liés à certains gouvernements, notamment de pays du Golfe arabo-persique.
Leurs méthodes
Ces organisations fondamentalistes agissent le plus souvent de manière discrète. En effet, ni leur inspiration religieuse ni leur véritable nature de machines de guerre très bien financées ne sont immédiatement apparentes: elles se présentent comme des mouvements spontanés, des collectifs citoyens… une de leurs armes favorites est d’agir en justice pour tenter d’obtenir des jugements allant dans leur sens, de faire jurisprudence et de cette manière d’influencer le droit. Elles exercent aussi un intense lobbying politique, notamment à Bruxelles, siège des institutions européennes.
- Article 4 des statuts du Centre d’Action Laïque ↩︎