Le Centre d’Action Laïque, un acteur défenseur des droits des femmes

Le Centre d’Action Laïque fait de la défense des droits des femmes un pilier fondamental de son action. Parce qu’il n’y a pas de démocratie sans égalité réelle, ni d’émancipation sans autonomie, le mouvement laïque agit pour que chaque femme puisse vivre librement, décider pour elle-même et exercer ses droits sans entrave.

L’engagement du CAL repose sur une conviction simple: la laïcité est féministe. Elle garantit un cadre où la liberté, l’égalité et la justice sociale ne sont pas négociables. C’est dans cette perspective que le CAL s’inscrit, aux côtés des associations féministes, dans une lutte pour mettre fin aux dominations patriarcales, dans tous les domaines: les institutions, les lois, les rapports sociaux, les mentalités, les discours, etc.

La laïcité est féministe

La laïcité constitue un levier politique puissant au service de l’égalité et de la justice sociale. Dans le combat pour les droits des femmes et leur émancipation, la laïcité joue un rôle central.

Une égalité non négociable

La laïcité rejette toutes les formes de hiérarchisation entre les hommes et les femmes: qu’elles soient justifiées par la tradition, la religion, la culture, les normes sociales et tout type de discours cherchant à valoriser des soi-disant différences de nature. La laïcité implique que les femmes ont les mêmes droits que les hommes, en toutes circonstances, et que toute discrimination doit être combattue sans compromis. Elle affirme que les droits des femmes, en tant que droits humains ne sont pas relatifs, mais bien universels et inaliénables.

Défense de l’autonomie

Être autonome suppose d’avoir accès à l’information, à une éducation non sexiste, à la santé, à la sécurité économique. Cela suppose aussi de pouvoir remettre en question les normes et les injonctions sociales ou religieuses. C’est ici que la laïcité agit: elle garantit la liberté d’agir et de choisir indépendamment de toute pression idéologique.

L’égalité femmes-hommes est encore loin d’être acquise

En Belgique, les femmes sont confrontées à des inégalités structurelles persistantes dans toutes les sphères de la société: au travail, dans la rue, dans la sphère politique et jusque dans leur vie familiale et intime.

Des violences sexistes massives et banalisées

En moyenne, en Belgique, on compte que:

  • 4 femmes sur 5 ont été victimes de violences sexuelles de type hands-off (insultes à caractère sexuel, harcèlement sexuel dans la rue ou sur le lieu de travail, violences sexuelles numériques, etc.)
  • 2 femmes sur 5 ont subi des violences physiques ou sexuelles plus directes.
  • 45.000 dossiers de violences conjugales sont enregistrés chaque année par les parquets belges.
  • Depuis 2017, au moins 247 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.

Ces chiffres, issus de l’Institut pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (IEFH)1, révèlent l’ampleur d’un phénomène que la société continue de sous-estimer. Derrière chaque donnée se cache une femme dont le vécu a été fragilisé, brisé et surtout, dont les droits fondamentaux ont été bafoués.

Une autonomie économique encore fragile

L’égalité salariale reste un mirage. En moyenne:

  • Les femmes gagnent en moyenne 7% de moins que les hommes à travail équivalent.
  • Cet écart atteint 10,2% dans le secteur privé, et 4,2% dans le public
  • En matière de pension, les femmes perçoivent environ 400€ de moins par mois que les hommes.

Les raisons sont bien connues: carrières interrompues, temps partiels subis, surcharge domestique, ségrégation professionnelle, etc. À cela s’ajoutent les discriminations à l’embauche et les plafonds de verre toujours bien réels.

Une sous-représentation politique persistante

Malgré les différentes lois sur la parité2 que ce soit en termes de représentation au sein des institutions démocratiques ou dans les conseils d’administration, les partis politiques, les syndicats etc., l’accès des femmes aux postes de pouvoir reste limité.

L’invisibilisation des femmes dans la sphère publique traduit un déséquilibre profond: la démocratie reste incomplète tant que la moitié de la population n’y participe pas pleinement.

Des stéréotypes qui mènent la vie dure aux femmes

À l’école, dans le sport, les soins de santé, en justice, dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans le domaine des arts et de la culture: quel que soit le milieu, les stéréotypes de genre nuisent à l’autonomie des femmes et les empêchent de vivre une vie digne et épanouie.

On continue trop souvent à les percevoir comme moins rationnelles, plus émotives, ou naturellement fragiles, ce qui sert à justifier leur infériorisation. Ces stéréotypes légitiment des inégalités bien réelles et alimentent un système de domination qui se traduit par des discriminations, des violences et une invisibilisation persistante.

Pour garantir pleinement les droits des femmes, il est indispensable de déconstruire ces normes dès le plus jeune âge et de promouvoir une société affranchie des assignations de genre. Une société pleinement égalitaire permet, aux femmes comme aux hommes, de mener une vie épanouie, libérée des injonctions et stéréotypes sexistes qui enferment chacun et chacune dans des rôles prédéterminés.

Droits des femmes: les engagements concrets du CAL

Le Centre d’Action Laïque agit, concrètement et collectivement, pour renforcer les droits des femmes sur plusieurs fronts.

Une présence stratégique dans les instances féministes

Depuis 2014, la commission « Femmes et Familles » du CAL est représenté au sein du Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB)3.

Un travail de plaidoyer à tous les niveaux

Pour une société vraiment égalitaire

L’égalité femmes-hommes ne pourra être atteinte que si elle devient un objectif collectif, systémique et universel. La défense des droits des femmes une exigence démocratique, pour une société véritablement libre, juste, égalitaire et solidaire.

Tant que l’égalité réelle entre les hommes et les femmes n’est pas atteinte, le Centre d’Action Laïque poursuivra son action pour lutter contre la reproduction du système patriarcal et de ses effets sur la liberté et la dignité des femmes. Parce que les valeurs laïques sont féministes et parce qu’il n’y a ni humanisme ni progrès social sans égalité.

  1. igvm-iefh.belgium.be ↩︎
  2. Voir « La législation adoptée au niveau fédéral » – https://igvm-iefh.belgium.be/fr/themes/prise-de-decision-politique/legislation-federale ↩︎
  3. cffb.be ↩︎