L’EVRAS, c’est quoi?
L’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle constitue un pilier essentiel de l’éducation à la citoyenneté en Belgique, promue et défendue par le Centre d’Action Laïque. Depuis ses débuts, l’EVRAS s’est développée pour répondre aux besoins des jeunes, en leur fournissant les connaissances nécessaires pour mener une vie affective et sexuelle saine, libre et responsable. Depuis peu, la Cour constitutionnelle a d’ailleurs reconnu que l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle constituait un enseignement neutre, où les informations sont communiquées de manière objective, critique et pluraliste, sans but d’endoctrinement.
L’EVRAS, mission essentielle de l’enseignement
Depuis 2012, l’EVRAS est inscrite dans les missions de l’enseignement obligatoire, avec un cadre de coopération établi en 2013 pour promouvoir des initiatives en milieu scolaire. Ce cadre visait à standardiser les pratiques d’éducation sexuelle, en collaboration avec les centres psycho-médico-sociaux, les services de promotion de la santé à l’école, et les associations de planning familial. Ces actions visent à:
- offrir une information fiable et adaptée à chaque âge,
- encourager le dialogue, le respect et l’esprit critique,
- aider chaque jeune à faire des choix éclairés,
- soutenir le respect des orientations sexuelles.
L’engagement du Centre d’Action Laïque envers l’EVRAS
Face à l’opposition de certains groupes conservateurs, le Centre d’Action Laïque a renforcé son engagement pour défendre l’EVRAS comme un droit fondamental pour tous les jeunes, indépendamment de leur contexte socio-culturel ou religieux, et a donc revendiqué la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en milieu scolaire dans un cadre de référence commun.
En 2022, un Accord de coopération a été signé pour créer ce cadre de référence commun, afin d’assurer que l’EVRAS soit dispensée par des acteurs qualifiés et dans un environnement neutre et respectueux, à raison de 2x 2 heures sur l’ensemble de la scolarité des élèves.
Le CAL continue à plaider pour une augmentation de ces heures, notamment en collaboration avec ses partenaires de la Plateforme EVRAS1, créée par le CAL et des fédérations de planning familial en 2011 et qui porte d’ailleurs une série de revendications2 pour aller encore plus loin, comme augmenter à minimum deux heures d’animation par année scolaire.
Croisade contre l’EVRAS
Le CAL s’est montré particulièrement actif lors des manifestations anti-EVRAS de 2023-2024, via une campagne de sensibilisation sur l’importance de cette éducation pour la santé publique et le développement personnel des jeunes. Pour le CAL, en informant les jeunes sur des questions cruciales telles que le consentement, le respect des différences et la gestion des relations, l’EVRAS contribue à former des citoyens conscients et responsables. Cet objectif nécessite un travail constant d’explication et de pédagogie auprès des parents car depuis toujours, l’EVRAS est la cible des conservateurs. C’est en développant la capacité d’opérer des choix éclairés, l’éducation sexuelle favorise l’autonomie des individus et se positionne donc à contre-courant des idéologies conservatrices, réactionnaires ou religieuses qui voient dans l’éducation le levier principal pour perpétuer les tabous et les stéréotypes.
Une longue histoire démocratique
Pourtant, depuis plus de 50 ans, les cours d’éducation sexuelle sont présents dans nos écoles et leur contenu s’est progressivement adapté aux enjeux de notre société. De la question de la contraception puis des grossesses non-désirées dans les années ‘70, en passant par la prévention des MST3 avec l’apparition du Sida, ou encore des orientations sexuelles au fur et à mesure que la communauté LGBTQIA+ engrangeaient des droits, ou encore dernièrement avec la question du cyberharcèlement, c’est l’EVRAS qui s’adapte à l’évolution de notre société; et non l’inverse. Le processus démocratique et législatif qui entoure la généralisation de l’EVRAS est d’ailleurs éclairant: c’est un chemin long, évolutif, régulièrement inscrit à l’agenda des parlements et qui, au fur et à mesure des décennies, à pas d’oiseau, concrétise des avancées en la matière.
Une légitimité reconnue par la justice
Le 15 mai 2025, la Cour constitutionnelle a rejeté l’ensemble des recours déposés contre l’EVRAS par différentes associations conservatrices. Le CAL s’est bien entendu engagé dans cette procédure judiciaire afin de défendre la généralisation de l’EVRAS. La Cour constitutionnelle a finalement confirmé que cette éducation:
- respecte la neutralité de l’enseignement,
- n’enfreint pas la liberté de religion ou de conscience, ni le respect de la vie privée,
- s’inscrit pleinement dans les missions de l’école de manière objective, critique et pluraliste, sans but d’endoctrinement.
Le Centre d’Action Laïque se réjouit particulièrement de cette décision4 qui confirme le droit pour tous les élèves de bénéficier d’une EVRAS durant leur scolarité. La généralisation de l’EVRAS est ainsi jugée comme une mesure nécessaire et proportionnée pour assurer les droits des enfants.
- evras.be ↩︎
- https://www.evras.be/generalisation/plateforme-evras/elections-2024/ ↩︎
- MST: maladies sexuellement transmissibles ↩︎
- Le droit à l’EVRAS confirmé par la Cour constitutionnelle, 19 mai 2025 ↩︎