La laïcité est intrinsèquement liée aux politiques de lutte contre le racisme, la xénophobie et les discriminations. En tant que « principe humaniste qui fonde le régime des libertés et des droits humains sur l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse, [la laïcité] oblige l’État de droit à assurer l’égalité, la solidarité et l’émancipation des citoyens par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen. »1 L’égalité et la liberté d’être qui l’on veut, cette émancipation de la personne, sont donc inscrites au cœur du principe de laïcité.
La lutte contre tous les types de discrimination se traduit à travers différents combats auxquels le mouvement laïque en Belgique prend activement part:
- Lutte contre le racisme et l’antisémitisme
- Droits des personnes LGBTQIA+
- Mémoire historique et lutte contre l’extrême droite
- Défense des droits des femmes
- …
Ce combat est d’autant plus d’actualité que l’expansion de l’extrême droite, partout en Europe2, va de pair avec l’augmentation des discriminations et la libération de la parole et des actes racistes.
Actions concrètes du Centre d’Action Laïque:
- Collaboration avec les Territoires de la Mémoire et le Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) pour sensibiliser aux dangers de l’intolérance, notamment via le travail de mémoire.
- Promotion du Triangle Rouge, symbole de résistance face aux idées d’extrême droite.
- L’association Laïcité et Humaniste en Afrique Centrale (LHAC)
- Engagement actif dans la Coalition 8 mai pour défendre les droits fondamentaux
- Conférence, expositions, projections…
Respecter l’État de droit
Le mouvement laïque, fort de son ADN antiraciste, fort de sa place dans une société civile dont le rôle est fondamental, entend être une force de proposition pour rendre plus efficiente la lutte antiraciste.
La première nécessité est de respecter de manière absolue notre État de droit et de faire appliquer la législation existante par des institutions démocratiques qui fonctionnent, dans un État de droit qui respecte de manière absolue les décisions de justice. Le Centre d’Action Laïque a d’ailleurs consacré sa campagne d’éducation permanente 2023 à cette question d’État de droit et de lutte contre les extrémismes3. Car si les politiques et les démocrates eux-mêmes ne croient plus à l’importance de respecter la séparation des pouvoirs et nos institutions démocratiques, quel est l’avenir pour notre État de droit, et donc de toutes les législations qui en découlent, comme la législation anti-discriminations?
La société civile comme rempart
Par ailleurs, nous ne réussirons pas le pari de (re)faire société et de lutter efficacement contre les discriminations si nous ne prenons pas soin de la société civile et de l’épaisseur du matelas démocratique qu’elle constitue. La densité du tissu associatif, les syndicats et mutuelles, les corps intermédiaires, couplés à l’offre d’éducation permanente sont autant d’instants et de lieux où:
- la démocratie prend corps,
- les expériences collectives permettent de rencontrer l’autre,
- on se confronte à l’altérité et à ses richesses.
C’est la société civile qui agit comme un garde-fou démocratique et permet d’éclairer des angles morts sur tel ou tel combat. La société civile peut et doit rester le relais du terrain. C’est une absolue nécessité pour éviter que les politiques mises en place ne soient déconnectées.
La laïcité, par l’impartialité de l’État qu’elle défend, entend se constituer aussi comme ce socle commun sur lequel se bâtit la multiculturalité et l’hétérogénéité de nos sociétés, sans que telle communauté soit considérée comme supérieure à une autre. C’est là un chemin où chacun pourra être libre d’être celui qu’il veut.
- Article 4 des statuts du Centre d’Action Laïque ↩︎
- Voir l’état des lieux de l’extrême droite en Europe: extreme-droite-europe.be ↩︎
- Les extrémismes, notre prison. Campagne d’éducation permanente 2023 ↩︎