Lutter contre les atteintes à l’environnement: un combat laïque essentiel

La lutte contre les atteintes à l’environnement est un combat prioritaire pour le mouvement laïque. L’urgence est en effet criante: il ne peut y avoir d’émancipation humaine, de justice sociale ou de droits fondamentaux garantis dans un monde invivable.

La destruction de notre planète n’est pas une menace lointaine ou abstraite. Elle touche déjà la santé, la sécurité, l’accès aux ressources vitales et les conditions d’existence de millions de personnes. Elle aggrave les inégalités, met à mal la démocratie et fragilise nos libertés.

C’est pourquoi le Centre d’Action Laïque s’engage pleinement dans ce combat en poursuivant sa défense des valeurs fondamentales sur lesquelles repose une société libre, égalitaire et solidaire.

La laïcité dans un environnement en crise

La laïcité repose sur une vision de la société qui place la liberté, l’autonomie de l’individu, l’égalité des droits, et la solidarité au cœur du projet démocratique.

Mais que deviennent ces principes quand l’accès à l’eau potable, à un logement salubre ou à une alimentation saine est compromis? Quand les catastrophes naturelles forcent des familles à fuir leur région? Quand les sols devenus incultivables par la surexploitation forcent des femmes à se tourner vers la prostitution? Quand le dérèglement climatique tue déjà des milliers de personnes chaque année?

Un environnement dégradé, c’est un monde où les droits humains s’effondrent: droit à la vie, à la sécurité, à la santé, la dignité, etc. Le mouvement laïque ne peut rester indifférent face à cela.

Une exigence de justice sociale

Les bouleversements climatiques frappent plus durement les personnes les plus vulnérables. Et cette injustice est flagrante: ceux qui polluent le moins subissent le plus.

Les populations précaires ont moins de moyens pour se protéger, se reloger ou s’adapter.
En Belgique, lors des inondations de 2021, ce sont les personnes déjà en difficulté qui ont été les plus durement touchées, notamment car leur logement était situé dans des zones inondables.
À l’échelle mondiale, les 10% les plus riches émettent près de la moitié des gaz à effet de serre. Les 50% les plus pauvres n’en émettent que 12% (selon World Inequality Lab).

C’est pourquoi la justice environnementale est indissociable de la justice sociale; et donc du combat laïque.

L’action du CAL pour lutter contre les atteintes à l’environnement

Un plaidoyer politique pour une transition écologique juste

Le CAL a inscrit la lutte contre les atteintes à l’environnement dans son mémorandum politique pour les élections du 9 juin 2024¹. Il y défend une transition écologique socialement équitable, qui ne pénalise pas les plus fragiles.

Le mouvement réclame prioritairement de garantir une transition climatique qui respecte les impératifs liés à la justice sociale et à la démocratie. Cela implique de:

Garantir l’accès équitable aux ressources vitales.
Protéger les droits fondamentaux face à l’urgence environnementale.
Tenir compte des inégalités existantes dans la mise en œuvre des politiques environnementales.
Partager de façon équitable et solidaire la responsabilité de la transition, en impliquant aussi les entreprises et les grandes structures économiques.
Garantir la gouvernance démocratique de la transition écologique.
Lutter contre la désinformation climatique.

Nous refusons une écologie à deux vitesses qui pèse uniquement sur les individus et creusent les inégalités. La transition ne sera opérante et juste que si elle est démocratique et solidaire.

Dans le prolongement de cette réflexion, le CAL a développé une campagne d’éducation permanente intitulée La planète brûle, nos droits aussi², structurée autour de trois axes:

Accès équitable aux ressources vitales.
Lutte contre la désinformation climatique au moyen du discours scientifique.
Gouvernance démocratique de la transition.

Une écologie humaniste, fondée sur les droits

Le mouvement laïque défend le droit de chaque personne, sans distinction, à s’émanciper, à construire sa vie librement et à faire ses propres choix. Mais cette autonomie individuelle n’est possible que dans un environnement stable, sain et vivable. Un monde marqué par la peur, la pénurie et l’exclusion ne permet ni l’émancipation, ni l’égalité réelle. Il contredit les principes mêmes de l’universalisme laïque. C’est pourquoi la lutte contre les atteintes à l’environnement n’est pas une cause parmi d’autres. Elle constitue une condition essentielle de tous nos combats: pour la liberté, l’égalité et la solidarité.