C’est quoi un jeune aidant proche?

Le terme « jeunes aidants proches » désigne des jeunes de moins de 26 ans qui apportent une aide continue et non rémunérée, à un parent, un frère, une sœur, etc., en situation de dépendance à la suite d’un accident, d’une maladie physique ou mentale, d’un handicap ou d’une addiction (alcool, drogue, jeu, etc.).

Enfants, adolescents ou jeunes adultes, ils sont rarement conscients de leur statut de jeunes aidants proches; ils ressentent simplement une différence par rapport aux autres jeunes de leur âge. Dans les faits, ces jeunes sont souvent doublement pénalisés: ils supportent une charge parfois peu compatible avec leur âge, et le reste de leurs activités, notamment scolaires, peut en pâtir. Par exemple, peu d’écoles sont sensibilisées à ce phénomène et interprètent souvent mal les difficultés scolaires qu’ils rencontrent.

Pourquoi la laïcité est concernée

Ce phénomène soulève des questions fondamentales en matière de justice sociale, de droit à l’émancipation et d’égalité des chances. Il s’inscrit au cœur des valeurs humanistes défendues historiquement par le Centre d’Action Laïque. En effet, la laïcité, c’est avant tout un engagement humaniste, ouvert sur les réalités des citoyens et des citoyennes, basé sur l’émancipation de l’individu et sur le droit à faire des choix en toute autonomie. 

Le principe de laïcité a pour ambition de garantir à toutes et tous une vie digne et l’accès aux outils qui permettent cette autonomie de conscience et de choix

Dans le cadre des jeunes aidants proches, l’enjeu pour le mouvement laïque est de leur procurer une plus grande émancipation car comme tout citoyen, ils ont droit au bonheur, à la liberté, à l’égalité et à la solidarité, valeurs fondamentales de la laïcité. 

Quelle est l’ampleur du phénomène ?

En Belgique, une étude du SPF Santé publique (2013) démontre que 9% de la population de 15 ans et plus prodigue au moins une fois par semaine de l’aide ou des soins à une personne en difficulté. En Région bruxelloise, ce pourcentage atteint 18%.

Une étude de 2017, réalisée par l’ASBL Jeunes & Aidants Proches dans les écoles secondaires de la Région bruxelloise (1 391 élèves interrogés de 4 à 26 ans), et soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, a démontré que 14% des jeunes se reconnaissaient comme jeunes aidants proches, soit 2 à 3 élèves par classe.

En Wallonie, une autre étude récente de l’Université de Liège révèle que près d’un élève sur cinq se reconnait comme jeune aidant proche.

Une reconnaissance auprès des mutuelles…

L’aidant proche peut obtenir une reconnaissance officielle auprès de sa mutuelle. Il faut pour cela:

  • remplir une déclaration sur l’honneur, propre à chaque mutuelle ;
  • obtenir l’accord de la personne aidée (ou de son représentant légal) ;
  • remplir une déclaration par personne aidée si plusieurs sont concernées.

Cette reconnaissance est valable sans renouvellement.

… et dans l’enseignement supérieur

L’Université libre de Bruxelles (ULB), pionnière en la matière, et l’Université de Mons (UMONS) ont récemment octroyé un statut spécifique aux jeunes aidants proches qui permet des aménagements nécessaires à la poursuite de leurs études.

Aménagements possibles:

  • Adaptation des horaires (cours, TP, examens) 
  • Allègement d’année
  • Accès à une session ouverte
  • Sensibilisation du corps enseignant à la réalité des absences
  • Aménagements de stage 

Pour bénéficier de ce statut:

  • Une demande doit être introduite auprès de l’université au plus tard le 15 octobre (1er quadrimestre) ou le 1er mars (2e quadrimestre) ;
  • Les demandes tardives ne sont acceptées que pour des raisons inattendues et exceptionnelles, à justifier.